L’AMADIP a participé du 3 au 6 Septembre 2013 au Forum Mondiale des Jeunes Diplomates organisé par le Global Diplomatic Forum en partenariat avec l’université Çankaya à Ankara, Turquie.
Le forum a connu la participation de 120 diplomates environs de plus de 70 pays du monde. Malgré leur plus jeune âge, les jeunes diplomates sont très bien informés des enjeux actuels ; ils sont professionnels, polyglottes et maitrise les technologies de l’information et de la communication ; ils ont des compétences clés un diplomate est requis d’avoir aujourd’hui.
Le forum a mis l’accent sur les actualités des relations internationales, ces enjeux et opportunités, les relations entre la Turquie et le monde, y compris les négociations pour rejoindre l’Union Européenne, les questions de sécurité internationale, les conflits bilatérales, la gestion des réfugiés syriens en Turquie, la diplomatie publique, culturelle et économique, la diplomatie numérique, le conflit arabo-israélien et enfin une attention spéciale a été mise sur le profile de diplomate.
Il est important de noter qu’un diplomate réussi doit être compétent dans une multitude de domaines et familier avec les nouvelles technologies de l’information et de la communication. Outre les connaissances de la langue et de la culture locale, les diplomates doivent se familiariser avec les enjeux actuels liés à la santé, l’environnement, les droits humains, le changement climatique …etc.
Plusieurs visites ont été programmées lors de cet évènement : une visite au ministère turque des affaires étrangères, au parlement turque, à la délégation de l’Union Européenne, ainsi que d’autres visites d’ordre culturelles
Comme l’a constaté les participants, « être un Ambassadeur d’un pays donné n’est plus une exclusivité d’un diplomate officiel mais aussi d’une jeune génération de dirigeants d’aujourd’hui qui pourrait jouer un rôle clé dans les relations internationales et faire avancer les objectifs de la politique étrangère par la diplomatie non-gouvernementale et citoyenne.
Présidente de l’AMADIP a donné une conférence sur les enjeux que les diplomates font face aujourd’hui avec l’émergence des réseaux sociaux
La communication diplomatique subit de profondes mutations, à l’heure où se dessine un « monde multipolaire » sous l’impulsion des NTIC. La communication diplomatique est aujourd’hui multilatérale et se décline en version 2.0. Internet offre de grandes potentialités quant aux nouvelles façons de travailler, avec l’ensemble de la communauté internationale : dans un élan de solidarité collectif, de plus en plus d’entreprises, d’ONG, et d’individus intègrent peu à peu Facebook, Twitter, Linkedin et les autres réseaux sociaux dans leurs échanges. La question se pose alors de savoir comment la diplomatie s’adapte à l’ère des télécommunications et des médias.
Le printemps arabe témoigne d’une nouvelle configuration des Relations Internationales, ouvrant la voie à un nouveau paradigme, alors que la diplomatie tente de s’adapter aux nouveaux enjeux médiatiques et communicationnels.
Penser la e-diplomatie nécessite toutefois de s’intéresser au cas des Etats-Unis, où la diplomatie digitale commence à s’institutionnaliser, et à réellement se structurer. Depuis le succès des campagnes électorales 2.0, les réseaux sociaux sont devenus un vecteur clé de la politique d’influence américaine à travers le monde. Avec Barack. Obama, le « smart power » est apparu, dès 2009, comme le nouveau mode d’expression et d’expansion diplomatique, à travers le monde, et Twitter comme Facebook se sont révélés être des canaux de communication décisifs. En outre, la communication 2.0 implique les populations à un niveau local et « ad hominem » de façon plus systématique que les traditionnels communiqués officiels destinés aux fonctionnaires des gouvernements.
Envisager l’e-diplomatie amène à comprendre le glissement des relations diplomatiques entre Etats vers une géopolitique des réseaux sociaux, et comment ces derniers façonnent les relations internationales.
Si l’explosion des NTIC permet une certaine démocratisation des processus de diffusion et de participation à l’information, elle engendre aussi des insuffisances. Les diplomates semblent aujourd’hui confrontés à un dilemme : soit tenter d’apporter une information brute, selon la logique du traitement médiatique, soit une information soumise à leur expertise, avec le risque de se faire doubler par les décideurs. C’est là tout l’enjeu de l’e-diplomatie.
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